Sandrine TORREDEMER *
La Filature
Brodeuse
Parcours
« Issue d’une famille de brodeuse, tailleur, couturière, corsetière, vendeur de laines… j’ai poursuivi la tradition en brodant dès mon plus jeune age, d’où mon nom de La Filature. Ma démarche artistique s’est progressivement libérée de toute les contraintes techniques de la broderie, pour devenir moins académique, moins parfaite, plus personnelle et sans doute plus sensible.
Je brode ainsi au gré de mes inspirations des scènes de la vie quotidienne, notamment à partir de photos de presse, photos artistiques ou selon mes propres clichés, en particulier les bords de mer, les baigneuses et les baigneurs que j’affectionne particulièrement.
Etant urbaniste de formation, je brode aussi des scènes urbaines avec un attrait particulier pour l’architecture contemporaine.
Je cherche une forme de rupture entre le média (l’ouvrage brodé) et le sujet contemporain choisi, la broderie étant souvent associée à des images un peu surannées qui évoquent l’ennui ou l’inutilité comme en témoignent les expressions dépréciatives autour du mot « broder » («arrête de broder»…) .
De l’héritage familial, je puise l’essentiel de mon matériel puisque je brode le plus souvent sur de vieux draps usés, rapiécés, déchirés, en les sortant du fond des armoires pour leur donner une nouvelle vie. Ces ouvrages assemblés avec des « bouts de rien » sont pour moi des témoignages de nos vies fragiles, d’une reconstruction possible, à rebours de la consommation effrénée.
Au-delà du recyclage, la broderie répond peut-être aux aspirations actuelles d’un art qui s’inscrirait dans le temps long, à contre-pied de l’instantanéité et de la super-production, une forme de luxe dans la lenteur de créer. »
Presse :
Madame Figaro – Côté Sud – Art et Décoration – Marie-Claire Maison – Elle Décoration